Dans les années 1910-1920, les films étaient muets et les salles n’étaient pas équipées d’installation de sonorisation. La « bande musicale » était jouée par un pianiste, un petit orchestre ou un orgue de cinéma. Ces artistes improvisaient ou interprétaient les thèmes musicaux en direct sur la base des images diffusées. Développé notamment par les fonds d’archives et les cinémathèques dans les années 1980, le spectacle « ciné-concert » consiste en quelque sorte à recréer les conditions de projections des films de l’époque, en faisant rejouer la partition originale par un orchestre, en confiant à un pianiste le soin d’improviser librement au gré des images ou en créant une nouvelle musique, susceptible de donner au film une dimension plus contemporaine.
C’est par le biais de cette troisième option que la Persévérante a choisi de présenter en deuxième partie de ses soirées annuelles le film muet datant de 1924, Sherlock Jr. de et avec Buster Keaton.
Une nouvelle musique a été composée spécialement pour la Persévérante par Jeremy Rossier. Ce jeune directeur et compositeur du Val-de-Ruz dans le canton de Neuchâtel vient de terminer un master en histoire et esthétique du cinéma. Son travail de mémoire traitait justement de la question des projections cinématographiques avec accompagnement musical en direct autrement dit du Ciné-concert.
Pour notre directeur, Daniel Guignard l’important du travail a effectuer cet automne par la Persévérante pour préparer le spectacle, est une exécution parfaite au métronome. Effectivement, les musiciens étudient actuellement les partitions correspondantes à chaque scène du film qui dure environ 45 minutes. Pour coller aux images et restituer l’ambiance du film, la partition musicale comporte de très nombreux changements de rythmes, de tonalités et d’effets spéciaux. Conformément au programme, les répétitions pour la synchronisation avec les images vont commencer. Le respect des temps va être un challenge très important pour le chef et les musiciens.